Palpitations cardiaques : symptômes bénins ou signe d’un trouble sous-jacent ?

Les palpitations cardiaques sont une expérience que beaucoup de personnes connaissent au cours de leur vie. Elles se manifestent par la perception inhabituelle du rythme cardiaque, ressenti comme trop fort, trop rapide ou irrégulier. Dans bien des cas, elles sont bénignes, liées à une émotion, à la consommation de caféine ou à un effort physique.

Mais il arrive qu’elles soient le reflet d’un trouble plus sérieux, comme une arythmie, et qu’elles nécessitent une consultation rapide. Cet article fait le point sur ce phénomène fréquent, afin de mieux comprendre quand il est rassurant et quand il doit alerter.

Qu’est-ce qu’une palpitation cardiaque ?

Une perception inhabituelle du rythme cardiaque

En situation normale, nous ne ressentons pas le fonctionnement de notre cœur, qui bat en moyenne entre 60 et 80 fois par minute au repos. La palpitation survient lorsque ce rythme devient perceptible, que ce soit par une accélération, une irrégularité ou une intensité inhabituelle. Certains décrivent l’impression d’un « cœur qui s’emballe », d’autres évoquent des battements manqués ou un choc soudain dans la poitrine.

Des manifestations variables selon les individus

La durée et l’intensité des palpitations sont très variables. Elles peuvent être brèves, ne durer que quelques secondes, ou au contraire s’étendre sur plusieurs minutes. Certaines personnes en ressentent très rarement, tandis que d’autres en sont régulièrement affectées, ce qui peut devenir source d’anxiété et altérer la qualité de vie.

Des causes souvent bénignes

Facteurs liés au mode de vie

Dans la majorité des cas, les palpitations ne traduisent pas une pathologie. Elles apparaissent fréquemment lors de périodes de stress ou d’anxiété, quand le système nerveux stimule le cœur de manière excessive. La consommation de café, d’alcool, de tabac ou de boissons énergisantes peut également les déclencher. De même, une activité sportive intense ou inhabituelle peut provoquer une accélération ressentie comme anormale.

Facteurs hormonaux et médicaux mineurs

Certaines variations hormonales, notamment lors de la ménopause ou en cas d’hyperthyroïdie, favorisent la survenue de palpitations transitoires. De nombreux médicaments, comme certains bronchodilatateurs ou décongestionnants, ont également pour effet secondaire d’accélérer le rythme cardiaque. Ces situations sont généralement réversibles et ne mettent pas la vie en danger, mais elles peuvent justifier un suivi médical si elles deviennent fréquentes.

Quand les palpitations deviennent-elles inquiétantes ?

Les signaux d’alerte à reconnaître

Si la plupart des palpitations sont bénignes, certaines doivent attirer l’attention. C’est notamment le cas lorsqu’elles surviennent régulièrement, durent longtemps ou s’accompagnent de symptômes tels que des douleurs thoraciques, un essoufflement inhabituel, des étourdissements ou une perte de connaissance. Ces manifestations peuvent être le signe d’un trouble du rythme cardiaque plus sérieux.

Les pathologies sous-jacentes possibles

Parmi les pathologies à l’origine de palpitations inquiétantes figurent la fibrillation auriculaire, qui favorise la formation de caillots et augmente le risque d’accident vasculaire cérébral, ou encore la tachycardie ventriculaire, qui peut être grave si elle n’est pas rapidement prise en charge. Des extrasystoles répétitives, même si elles sont parfois bénignes, peuvent également désorganiser le rythme cardiaque et méritent une évaluation par un spécialiste.

Comment diagnostiquer et traiter les palpitations ?

Les examens cardiologiques de référence

La première étape face à des palpitations inexpliquées est la consultation médicale. L’examen le plus couramment réalisé est l’électrocardiogramme (ECG), qui enregistre l’activité électrique du cœur et détecte les anomalies rythmiques. Si les épisodes sont rares, un Holter ECG, porté pendant 24 à 48 heures, permet d’augmenter les chances d’observer un trouble. Dans certains cas, une échocardiographie ou un test d’effort complète le bilan.

Les traitements et la prévention

La prise en charge dépend entièrement de la cause identifiée. Pour des palpitations liées au mode de vie, des mesures simples suffisent : réduire la consommation d’excitants, améliorer la gestion du stress ou adapter son activité physique. Lorsque les palpitations sont liées à une arythmie documentée, le cardiologue peut prescrire des médicaments comme les bêtabloquants ou envisager un geste interventionnel, tel qu’une ablation par radiofréquence, afin de rétablir un rythme cardiaque normal.

Les palpitations cardiaques représentent un motif fréquent de consultation médicale. Dans la plupart des situations, elles sont bénignes et liées à des facteurs du quotidien. Mais lorsqu’elles deviennent répétées, prolongées ou s’accompagnent de symptômes alarmants, elles peuvent révéler un trouble cardiaque nécessitant une prise en charge spécialisée.

Le rôle du médecin est alors de distinguer les palpitations sans gravité de celles qui traduisent une véritable pathologie. Rester attentif à ces signaux et consulter sans attendre en cas de doute reste le meilleur moyen de protéger son cœur.